Studie van de Cubaanse muziek

Gewijzigd op : 14-3-11

Etude de la musique cubaine

De retour après 6 semaines dans la capitale cubaine, je vais essayer de résumer mon voyage ainsi que les connaissances que ce périple m'a apporté.

Mon premier choix était de faire une formation au conservatoire de La Havane en musique cubaine.

Cuba étant, à peu de choses près, une dictature communiste et, pour le moins que l'on puisse dire, un pays coupé du monde, toutes mes tentatives d'avoir des infos depuis la Belgique sur une éventuelle formation musicale échouèrent.

Ceci pour de multiples raisons :

le réseau de télécomunications est très mauvais, d'où communications téléphoniques de très mauvaises qualité et très chères.

les gens travaillent pour l'état avec des horaires et dans des conditions dures à concevoir, d'où une nonchalance et une démotivation plus qu'évidente dans tout les services.

manque d'organisation général.

les contacts que j'avais sur place, pour à peu près les mêmes raisons précitées, ne purent me renseigner.

Je décidai donc d'y aller et de voir sur place.

Je me rendis compte en arrivant que plusieurs écoles à La Havane portent le nom de conservatoire, mais pratiquent un enseignement de la musique assez basique pour les jeunes débutants.

La seule vraie école qui offre un enseignement où le niveau est poussé est L'Institut National des Arts (ISA), sorte de camp retranché artistique (avec gardes et clotures) situé dans un no man's land à une dizaine de kilomètre du centre.

Les seuls cours que l'on peut y suivre ponctuellement sont les cours d'été (ce n'était déjà pas la bonne periode pour moi) et de plus, l'enseignement, tout du moins celui de la guitare, est de type classique. Or je voulais être confronté à la musique traditionnelle.

L'alternative que je trouvais était fort simple : rencontrer des musiciens et apprendre avec eux. La Havane regorge d'excellents musiciens tous aussi humbles que talentueux.

Dans le vieux centre tous les 20 mètres on tombe sur des groupes d'excellent niveau.

Très vite je me liais d'amitié avec des joueurs de Tres. Cet instrument à cordes «fils de la guitare», est l'instrument harmonique cubain par excellence. Inventé par les paysans parce que le piano était trop coûteux et trop lourd à transporter, c'est lui qui fait toutes les figures à la fois harmoniques et rythmiques du «son» cubain. Ce dernier constat achevait le chapelet de déceptions que je venais d'égrener : la guitare n'est pas très présente dans la musique traditionnelle cubaine, et elle joue un rôle minime.

J'eus plusieurs fois l'occasion de m'en rendre compte en me produisant au sein de ces groupes qui jonchent les rues et je me retrouvais systematiquement à gratter lamentablement quelques accords tout le long de la chanson.

Rapidement je me rendis donc chez un luthier pour me procurer un Tres et commençais à prendre des cours et jouer avec l'un et l'autre des ces nombreux et excellents treceros qui se produisent dans la capitale.

Pour le logement j'avais le contact d'une amie de mon frère au Canada qui est en relation avec une famille d'artistes cubain résidant dans le Vedado, un quartier de La Havane. Je m'installai chez eux pour un mois. J'y étais logé et avais le repas du midi.

Je me nourissais le soir dans la rue. Le manque de materiel faisait qu'il était parfois difficile d'avoir des souches justificatives, les gens n'ayant parfois ni de bic, ni même de papier pour écrire (d'où certains bout de papier servant grossièrement de souche).

Se nourrir dans la rue n'est pas spécialement la meilleure option car la qualité, le service et l'hygiène laissent largement à désirer. Toutefois il y a parfois moyen de bien tomber mais c'est très rare, manger chez l'habitant restant de loin la meilleure solution. Tous les prix sont pratiqué dans la rue, on peut y manger pour un budget allant de 3 à 25 eur dans les restaurants.

La Havane est une capitale très bruyante et, malgré le fait que mon quartier était relativement calme, le bruit des voitures m'empêcha de dormir à la fin du mois, plusieurs nuits d'affilées. Je décidai donc de me rendre chez un autre contact que j'avais et qui habitait à Guanabacoa, un village situé en périphérie. Ce qui me permettait de vivre au calme et de me rendre tout de même dans le centre pour la musique. La dernière semaine je la passais à Vinales. Tout les musiciens que je fréquentais à La Havane me conseillaient en effet de voir un peu de pays car les gens jouent différemment en fonction des régions. Vinales était un bon compromis qui conciliait cela avec le calme de la campagne que je recherchais et la proximité avec La Havane : vu que je ne voulais pas perdre trop de temps en longs déplacements cette destination était la plus proche. Et j'avais bien fait de suivre le conseil car effectivement les gens que je rencontrais là-bas jouaient avec un style distinct, différent.

Il a fallu également que je communique avec la Belgique, histoire de gérer mes «affaires» et projets. Internet étant un luxe réservé aux touristes, coûte extrêmement cher. Sans parler des communications téléphoniques hors de prix. J'ai donc du prévoir un petit budget pour cela aussi.

Ce séjour m'a énormément appris, tant au niveau musical, que culturel et humain. Cuba est un brassage de races et de cultures phénoménal, ça se voit dans la rue, sur le visage des gens, mais bien entendu dans la musique. Celle-ci est profondément influencée par la culture ibérique tout en ayant des racines clairement africaines. Cette première incursion m'a beaucoup inspirée, il est clair que je devrai y retourner pour concrétiser certaines choses que je n'ai pas eu l'occasion ou le temps de faire, mais aussi pour y peaufiner mon apprentissage.

J'ai tout de même eu l'occasion de jouer avec pas mal de gens mais aussi d'enregistrer certaines de mes idées en studio avec des musiciens de là-bas.

Je remercie SMART pour ce soutien, qui constitue une belle initiative dans un developpement de carrière et de projet artistique.


Auteur : Olivier Cima - Datum : 14/03/2011