Rapport Bourse SMart 2014: Acting Coach Larry Moss

Modifiée le : 07/03/2016

in vivo un petit résumé sur le grill de mon expérience d'acting avec le grand Larry Moss, le plus grand coach du monde de l'univers :)

Los Angeles Experience avec Larry Moss, Acting Coach

Bruxelles le 2 Décembre 2014

Compte rendu du séjour à Los Angeles de Fabrice Boutique suite à la bourse SMart 2014

Quelle aventure dans tous les sens du terme, je commencerai par ces mots là.

Remerciant grandement SMart de m avoir permis de me plonger dans cette culture du travail, de la créativité, de la nouveauté et de la curiosité active.

Les américains sont tout sauf des feignants.

Tout le monde travaille sur son art “le craft” comme ils disent.

Les débutant tout comme les stars ou acteurs entrainés.

Tout le monde étudie son “script analyse”, travaille sa voix avec des coaches vocaux, ses accents(ici l'accent est roi et de mise) avec des coaches de dialecte, sans compter les classes de travail de scènes, de méthode d'Alexander pour la position du corps et autre thérapies essentielles pour ajuster son instrument.... en plus de leur job que ce soit sur scène, on the set ou dans un restaurant.

L'acteur est vu , à raison, ici comme un athlète, rien n 'est dû au hasard.

C'est dans cette énergie que de plein fouet je suis rentré, devant me débarrasser immédiatement de mon cocon belge courageux mais avouons le relativement tranquille ou paresseux si l'on oppose le stakhanovisme artistique de mes hôtes, l'espace d'un séjour.

J'avais eu la chance d'être sélectionné parmi d'autres acteurs américains pour travailler avec Larry Moss, le coach de Hollywood, coach actuel de Leonardo di Caprio, Hélène Hunt, Hilary Swank et Jim Carey entre autre.

Le principe est clair, 3 semaines avant le stage nous avons reçu après sélection et visionnage de notre travail, une scène en anglais américain de 15 minutes environ et le nom et mail d'un ou d'une partenaire à rencontrer rapidement pour présenter 3 semaines plus tard dans le théâtre et sans nul autre introduction devant 50 acteurs aux dents longues, producteurs, directeurs de casting avides de nouveaux talents.

Me voilà le seul francophone, j'ai 3 semaine pour apprendre le texte, travailler l'accent New Yorkais portoricain du Bronx, répéter avec une inconnue qui a un autre parcours que moi et avec qui il va falloir immédiatement trouver un consensus tant la pression est forte. Trouver costumes, décor, accessoires....dans une ville de 70 km sur 40km dont on ne connait rien ou presque.

C'est alors qu on plonge, on nage ou on coule.

Les 15 premiers jours furent consacrés au texte au texte et encore au texte avec la panique grandissant proportionnellement avec la date chaque fois que je m'imagine(c'est à dire chaque fois) rentrer dans ce théâtre style «actor studio» avec mes petits accessoires sous le bras et le cœur à 160 et entendre, “the next scene is from an American writer Stephen Guirguis and is called :the motherfucker with the hat”

Cette scène très brute et drôle dans laquelle je dois jouer le New New-yorkais portoricain habitant dans le Bronx...Soit

En tant que saint Gillois la tâche me semble aussi facile que de convaincre un Bart de Wever de faire une comédie musicale sur la Belgique.

Les jours avancent et petit à petit, à force de lire et re relire la pièce, elle commence à m'être de plus en plus familière, le texte rentre bien mais il doit être parfait paraît-il. Sinon Larry stoppe immédiatement.

Il a la réputation d'être totalement dévoué à l'auteur.

Chaque point, virgule ou indication doit être respectés à la lettre.

Un entraînement qui rappelle la versification chez nous.

Je commence à trouver des éléments de costume précis sur mon chemin, très étrange... les accessoires aussi.

Je rencontre finalement ma partenaire qui se trouve ressembler étrangement au personnage de la scène: dominatrice, sexy, puissante, réactive et faussement sûre d'elle et apparemment ingérable.

Cela ne manque pas.

Nous commençons à répéter et mon manque de confiance du débutant Saint-Gillois face à une anglophone, moins expérimentée mais gagnant dans les conflits, fait que nous avons bien du mal à gérer et vivons les travers de nos personnages en live.

Une auto psychanalyse minute si on en croit les 8 jours qui nous restent.

Nous avons décidé à mainte reprises d'arrêter, de procrastiner, d'éviter... tant nos propres personnalités se mélangeaient dans le processus qui, nous l'apprendrons plus tard est inévitable. L'identification indirecte.

Finalement je décide 4 jours avant la représentation, d'assumer et non plus de fuir (comme mon personnage, dont l'histoire est quand même celle d'un homme faible sortant de prison, ancien dealer et Alcoolique Anonyme qui revient d'un entretien d'embauche de portier de rue qu'il a empoché et décide de faire la fête à sa femme, complètement junkie et agressive car il devient enfin un homme... jusqu'au moment où il découvre un chapeau sur la table de salon...) je deviens donc en effort soutenu celui qui fait les choix.

Nous passons 3 nuits dans le théâtre (nos seules répétitions) à disposer notre décor judicieusement, filer le texte, trouver, jouer ensemble à des jeux ludiques et surtout tentons de trouver l'amour de nos personnages qui dans la vie était aussi présent qu'un ciel bleu à Bruxelles dans les mauvais jours, c'est à dire souvent). Le miracle se produit et nous voilà le lendemain devant l'assemblée venu voir le maitre et les nouveaux venus à Hollywood.

“the next scene is from a play by Stephen Guirguis and is called the motherfucker with the hat”, rires....

et à partir de là je ne me souviens plus que de l'amour, du présent, du plaisir et des rires, beaucoup de rires.

Nous avions transfusé les personnage avec du recul et amour dans nos êtres par ce processus.

Rien ne pouvait nous arrivés, nous étions Veronica et Jackie.

Il ne nous arrête pas, nous faisons les 15 minutes, applause, standing ovation, je pleure, c'est beau la vie.

Apres les notes car il faudra revenir quelques jours plus tard pour montrer le travail sur les notes du maitre.

Ce jour fut un jour très important dans ma vie, beaucoup de belles choses et la résolution d'une montagne infranchissable sans corde.

Larry Moss est un coach tellement humain et incroyable.

Il est le fruit de multiples et graves traumas, il considère que les acteurs sont le fruit de traumas de l'enfance donnant l'envie plus ou moins inconsciente de venir vers ce métier pour partager des émotions universelles.

Son œil est bienveillant et fait de lui un des plus grands coach d'acteurs dans le monde.

“Un gourou parle de lui, un maitre parle de toi”.

Il est cela contrairement aux autres coachs(ils sont légions ici) ou leur ego domine la frustration de ne pas avoir réussi de carrière d'acteur.

1 million d'acteur à LA, tout le monde travaillant dans le cinéma à un moment donné voulu être acteur ici, cela vous dit la pression et le manque de considération parfois que l'on a pour eux par frustration ou jalousie.

Qu'il est bon dès lors d'avoir fait cette master classes.

J ai pu pendant le processus rencontrer un coach vocal et de réduction d'accent pour la scène et pour la suite.

Un stage continuant le travail d'analyse selon la méthode Meisner et celle de Larry continuant le processus m' a ouvert les yeux sur une autre approche du métier et extrêmement agréable pour peu qu' on se lève tôt et décide d'aller là ou ça fait “mal”, là ou ça fait vrai.

Ma prochaine étape est de continuer ce travail grâce à Smart pour évoluer et maintenir le cap pour la suite.

2 rôles m'ont été proposés dont un premier rôle dans un long métrage biographique racontant l'histoire d'un marathonien grec, Kiriakidès dans les années 40 qui gagna le marathon de Boston, le projet semble incroyable car le réalisateur serait peut être un Michael Cimino(croisons les doigts) ... tiens donc je suis marathonien, ….l autre étant le rôle du cuisinier des Rolling Stones pendant leur séjour dans le sud de la France.

Mon travail en Anglais c'est fortement amélioré, le film Oob sera terminé de tourner à Bruxelles et LA. De nombreuses heures de coaching sont encore à prévoir.

Je ne crois plus au hasard mais au rendez-vous.

Merci la vie et merci smart et à Judith Verhoeven d'avoir cru en mon projet et Nico Dekmin de m avoir encouragé à remettre encore et encore mon dossier, la patience et pugnacité paie. Alors aux prochains boursiers insistez, adapter et travaillez votre projet...un jour.

Si une bourse me permettant de continuer se crée je suis preneur car tout commence maintenant.

Au cours de mon séjour j ai pu rencontrer bon nombre de producteurs et réalisateurs.

3 propositions de rôles m ont été faitess, dont 2 assez concrètes.

Un premier rôle dans un long métrage à venir.

Mon apprentissage de l accent américain s'est amélioré considérablement en immersion.

Le film OOB pré tourné en Belgique se terminera bientôt à Los Angeles comme prévu, j y interpréterai un double rôle, d'agent secret et de petite frappe.

De belles rencontres comme Julian Lenon, Jacob Dylan, David Yost, Larry Moss, Michael Cohen(comedy workshop), Gregg Martin, Michelle Johnson, joshua maurer, maude ferarri......


Auteur : Fabrice Boutique - Date : decembre 2014