Matthieu Lietaert

“Webdoc – Guide de Survie et Conseils Pratiques” aux Rencontres Internationales du film Documentaire de Montréal

Les Rencontres Internationales du film Documentaire de Montréal (RIDM) m'ont donné la possibilité d'aller présenter notre livre “Webdoc – Guide de Survie et Conseils Pratiques”, un recueil d'interview avec 30 experts mondialement connus dans le domaine des projets interactifs, ainsi que notre projet de film et de web “The Brussels Business” (ARTE, RTBF). La bourse SALTO m'a permis d'y aller et de découvrir un monde qui, d'une part, est fort similaire au nôtre en Belgique, et d'autre part, vraiment différent.

Arrivée à Montréal?

Ma toute première impression fut celle d'arriver en terre Yankee... Il y a un côté « 'ricain » qui ressort fortement au travers de l'architecture, des (grosses) voitures, du type de nourriture, etc. Pourtant, les gens parlent français, aux sonorités d'une autre époque. Pas de doute: j'étais bel et bien sur la route, et loin de chez moi, tout en étant à la maison :) C'était un peu comme être entre deux mondes. Il m'a d'ailleurs fallu 2 jours pour ne plus aborder les gens en anglais!

Montréal c'est aussi LA capitale du web-documentaire, avec Paris du côté européen. En France, les financements du CNC et d'ARTE ont permis de développer le secteur ces 10 dernières années. Au Canada, l'Office Nationale du Film (ONF) et d'autres institutions ont elles-aussi investi massivement dans des projets interactifs, mélangeant son, image, jeu vidéo, et interactivité. Ce fut dont une excellente vitrine que d'aller y présenter notre livre.

Les RIDMs?

C'est d'abord un festival du film documentaire qui présente d'excellentes créations des quatre coins du monde, presque toujours en présence de leur réalisateur. La sélection des films est, je dirais, à mi-chemin entre ce qu'on est habitué à voir en Europe et des films plus anglo-saxons. Toutefois, les RIDMs c'est plus qu'un festival! Dans les coulisses, on y découvre le marché du film documentaire: directeurs de programme travaillant pour des télévisions, investisseurs, producteurs et réalisateurs s'y rencontrent afin de présenter leurs projets et trouver des co-producteurs. Un excellent endroit pour vous aider à aller de l'avant avec vos films.

Un autre élément des RIDMs m'a vraiment marqué: l'âge des organisateurs ! La moyenne d'âge est en effet de 30 ans... C'est impressionnant lorsqu'on voit la qualité de l'événement (son organisation et sa programmation) reconnu comme l'un des plus importants festivals du film documentaire en Amérique du Nord. Enfin, il faut le souligner: à Montréal, les gens bossent dur mais ça ne les empêche pas de rester très 'relax'.

Le Québec est en effet une presqu'île linguistique, isolée en terre anglophone. On peut vraiment sentir en quelques jours que les habitants sont en perpétuelle résistance. D'ailleurs, le fait que j'utilise souvent de nombreux mots anglais en a “énervé” plus d'un... Mis à part ce détail, je me suis rendu compte qu'ils sont extrêmement contents de rencontrer des européens et de travailler avec eux. S'ils parlent français, c'est d'autant mieux. Je pense sérieusement qu'il y a de nombreux ponts à construire entre la Belgique et le Québec au niveau culturel et professionnel. D'autant plus qu'il y a pas mal de financements qui vont dans ce sens (le BIJ offre des bourses tremplin+ par exemple).

Petite anecdote marrante...

Alors que je lisais un livre dans le café de la Cinémathèque, là où avait lieu le festival, quelqu'un vint me saluer. Je levai la tête et, à ma grande surprise, je découvris Patric Jean (réalisateur de Lettre à Henri Storck, La raison du plus fort, La domination masculine). C'était d'autant plus amusant de le voir là qu'il avait écrit la préface du livre que j'allais y présenter. Le monde est petit, aux RIDM aussi :)