Murmures

Gewijzigd op : 3-12-17

Murmures. Un jeu sur un mur qui grandit sans cesse et des visages qui nous chuchotent des secrets, des rumeurs, des brides de phrases entendues au hasard. La fresque devait sagement se construire, un alignement géométrique de miniatures , enchaînées dans l’ordre de leur création, de gauche à droite et de haut en bas. Ça, c’était le projet. Mais Murmures est vivante. Ses cellules communiquent, échangent. L’œuvre croît, sans fin. On ne sait combien de petits formats la composent désormais. Certains ont déjà été prélevés, remplacés, bougés. Murmures s’étend, Murmures se divise, Murmures colonise d’autres murs. Murmures cicatrise… Les petits formats, 20 X 12 cm, tissent des liens secrets. Willy agence la mosaïque, unit les images. Puis vient le spectateur. Le spectActeur plutôt. Il crée aussi, lui. Certaines images lui parlent. Il compose son propre kaléidoscope, sa propre fresque, rien qu’à lui. Chacun invente ses parentés entre les images. Chacun les ressent. Murmures est une étrange famille, liée par le sang bleu de la peinture. Les cellules de Murmures naissent de photographies, souvent anciennes, qui frappent Willy, qui lui parlent… sans qu’il sache très bien pourquoi. Le moment. Un regard. Un hasard. La magie. La folie. Il digère alors le portrait, le couvre de peinture, de lavis, de patines, de mots, pour mieux traduire ce que ce modèle lui a dit. Un homme masqué nous fixe de ses yeux vides, noirs d’encre. Une femme sans âge pose sur un ciel bleu bondi. Bleu, oui, bleu. Les Murmures sont des mots bleus. Mais pas un bleu neuneu, pas un azur angélique, ni un bic électrique. C’est un turquoise sale, charnel, lumineux et poussiéreux. Il s’associe au blanc, au terre de Sienne, au gris, au noir… Sombres, les cellules de Murmures? Certainement, mais jamais déprimantes. Mystérieuses? Evidemment! Même que lorsque la lumière s’éteint, des fantômes phosphorescents s’en échappent parfois, comme des portraits hantés des romans gothiques. Bizarres, drôles, surréalistes? Evidemment. Mais bon, ça c’est du blabla. Allez voir, ça fait du bien aux yeux.