mardi 30 août 2011

Contacter tous les artistes belges? Les techniciens des arts?

Les artistes de Belgique se présentent de plus en plus sur un site communautaire très éclectique: www.smartagora.com

 

La diversité des arts, des créations, des énergies de tous ces créateurs installés en Belgique est impressionnante. Des milliers de galeries d'œuvres à visiter, plus de 2000 artistes belges (ou installés en Belgique) actifs et désireux de travailler pour des clients. Chacun a son profil, son espace de communication, son portfolio et ses liens utiles. En fait c'est surtout un réservoir de créativité: peintres, clowns, comédiens, musiciens, danseurs, décorateurs, professeurs de piano ou de jonglerie, ébénistes ou graphistes, DJ ou techniciens de spectacle… tous les talents de la Belgique active, directement contactables pour les professionnels et les particuliers.

 

Je vous en collais quelques liens depuis quelques mois, mais… 2000 artistes belges directement et gratuitement joignables à Bruxelles, Liège, Anvers ou Mons: smartagora, belle trouvaille non? J

vendredi 10 juin 2011

"Please Kill Me": 1970-78, la longue et spectaculaire agonie du Punk

Après le Théâtre de la Bastille à Paris, un spectacle inoui et secouant au Théâtre 140 à Bruxelles du mardi 24 au vendredi 27 janvier 2012, à 20h30.

Un sale twist lourd. Le punk est arrivé sans s'annoncer. Par le Velvet, Patti Smith, MC5 ou Jim Morrison. Un hippie, Morrison? Vous avez déjà lu ses paroles? Nan nan, un Punk déjà, avec ses dépressions effrayantes étalées sur 10 minutes, où il tue le père et baise tout ce qui bouge, lézard compris. Le Punk c'est British, right? Nan nan, c'est venu des USA. Tout faux!


Bien rangés dans nos petits fauteuils doux, pouvons-nous vraiment comprendre ce qui s'est passé entre ... disons 1968 et 1978? Une bonne gerbe salutaire. Stooges, Ramones, Cramps, MC5, Dead Kennedys, New York Dolls, Richard Hell surtout. Du gros son déchiré, déchirant. Des torses maigres, pâles, luisants de rage.
D'énormes amplis. Le Punk et la transformation par quelques brillants allumés de la médiocrité en art pur. Réflexe de sauvagerie pour une expression de la survie. La seule vraie question: comment un univers aussi spontané et authentiquement furieux a pu lentement devenir une épingle à nourrice, une crête dans les cheveux, un bas résille déchiré? LET'S SEEK ANOTHER TRICK! A quelques morts et quelques overdoses près. Saloperie d'héro.
Mathieu Bauer a picoré dans le bottin mondain du vrai Punk des répliques, des morceaux de textes importants des années 1970-78. Oui "Please, Kill Me" est un slogan de Richard Hell, et aussi un livre, un gros pavé crépitant de l'histoire du Punk, mais il fallait toute la compagnie Sentimental Bourreau pour réussir ce plongeon dans l'anus doux et plissé d'une musique en révolte.

Vous n'avez rien connu du Punk? Hop au 140! Vous connaissez tout du Punk? Allez vérifier. La seule crainte à avoir c'est d'en sortir transformés. A l'heure où on nous parle d'indignation, réapprendre la rage.

site: www.theatre140.be


Nicolas Deckmyn

 

(PS: dans les années 70', les New York Dolls ont fait trembler les murs du 140, comme Johnny Rotten avec son Public Image Limited, les Talking Heads, ou la chanteuse Nico qui fut l'égérie d'un album du Velvet Underground. C'est avenue Plasky, et ça a du sens.)

jeudi 30 septembre 2010

Les fantômes hilares d'Alain Perpète, parfois flippant

Vous le connaissez déjà tellement bien, l'Alain Perpète comédien dans le Magic Land Théâtre, l'Alain qui anime et crée des marionnettes depuis quasiment 35 ans pour des scènes et des écrans.

Chandel? C'était lui. Blabla? C'est lui. Tant la sculpture des poupées que leur mise en vie. Mais aussi des rôles bien humains et prestigieux au théâtre, car Perpète ne se cache jamais.


Les talents les moins connus de ce puit d'idées et de créations sont probablement le dessin, la peinture et la sculpture hors-marionnettes. Pourtant il y a une saveur absolue dans ses nombreux travaux sur papier en deux dimensions, ou en cire en trois dimensions. Tout se précipite alors vers le réalisme le plus suave, ou un alliage très surréel de figuratif et de caricature.

Globalement la présence de ses portraits est telle que je la trouve souvent intimidante. Quelqu'un est là qui témoignera de notre regard. Alain Perpète sait insuffler de l'âme.

A voir sur http://www.smartagora.com/fr/profile/view/id/944
Ou sur son site perso http://alainperpete.canalblog.com/

Eric Adam: Hip Gay Pop Bop Art frais et vigoureux

C'est sa Vénus barbue, c'est son cocktail d'atomes, c'est ce monde en alerte, en solde, en fureur, en mouvement fixé avec les sourires et les artifices de la séduction. Eric Adam est en état de création permanente depuis plus de 20 ans, d'une part au travers de grands décors mensuels habillant de célèbres lieux nocturnes, et simultanément pour ses toiles et panneaux qu'il expose régulièrement.
Couleurs fortes ou pastel en aplats radicaux, visages stylisés, cheveux gominés, c'est pop en diable et c'est difficile à contenir. On retrouve évidemment des racines plantées dans l'histoire de l'art contemporain, mais Eric Adam ne s'éparpille pas et vous fait rencontrer tous les passants de sa planète. Parlerez-vous le même langage?
Des démarques des Galeries Lafayette à Freud et ses obsessions, du Plattesteen à la Démence torse-nu, de David Hockney aux graphiques médicaux des salles de musculation... les instants saisis défilent. De grands instants éternels.
Vous l'avez peut-être re-découvert au travers de sa multi-expo au centre de Bruxelles du 22 au 26 septembre 2010:
- la Galerie 10/12 où il a exposé ses séries "Fake" et "Remastered stroke"
- chez ZSenne Artlab où il a présenté sa série des "Windows" et les "Making of"
- à La Raffinerie (ex-Plan K) où était visible la série "Shop till you drop"
Vous avez manqué ces dates? Suivez l'info et voyez-en plus sur: http://www.eric-adam.net/

mercredi 15 septembre 2010

Photopanographiste, long terme pour un talent immédiat

Il se base sur des photos qu'il réassocie pour créer une vision complète (c'est la raison du mot "pano"), avant de passer une couche de peinture digitale au dessus du résultat pour homogénéiser et rajouter sa dimension: plonger le sujet dans son monde à lui. Corentin Vanhove subtilise des morceaux de vie, des extraits de planète, des traces humaines, et se les approprie à coups d'imaginaire et d'acrobaties photoshopistes.

Je n'oserais pas affirmer que je suis passionné par chacune de ses créations, mais certaines (dont celles affichées sur cette page) me fascinent et m'obligent à de longues réflections.

Loin de s'en tenir à la photo, Corentin Vanhove est aussi cinéaste/vidéaste, et musicien. Et productif avec ça! Plus de 300 oeuvres sur son site personnel, des vidéos sur Youtube, de l'audio aussi. On entendra encore parler de lui, c'est certain.

Une sélection d'illustrations, de vidéos et d'audio à découvrir sur:
http://www.smartagora.com/fr/profile/view/id/128

lundi 13 septembre 2010

"Au milieu de ce trouble" ... un rictus de Tex Avery au théâtre 140

Présenté en Avignon en juillet 2010, et proposé au Théâtre 140 à Bruxelles les 26-27-28 octobre 2010, le spectacle s'appelle "Au milieu de ce trouble, arrêtons-nous (un instant) et jouons dans le noir"... et pour du théâtre inattendu, c'est du théâtre qui ne s'annonce pas. Ca surgit du noir et ça ne vous lâche plus pendant une grosse heure.

Pendant le festival d'Avignon les conditions n'étaient pas faciles (il fallait rejoindre en navette une patinoire dévoyée pour abriter une scène) et l'heure était bouillante. De plus j'ai été douché par des sentiments contradictoires pendant tout le spectacle... mais je n'ai vraiment pas eu le temps de m'embêter (sauf pour deux ou trois monologues, mais ça représente 6 ou 8 minutes sur la totalité de la pièce).

La nana est trrrrès nana, nanarcissique et cinglante. Les mecs sont en compétition, se menacent, se défient, se rabibochent. Tout ça va très vite et pourtant reste compréhensible, dans un humour moutardé.
C'est réussi, ça pèche parfois par trop d'articulation des mots, mais on passe une heure mouvementée, remuée par l'absurde, où un type hilare braque un énorme flingue sur la tête d'un autre type assis tout habillé dans une baignoire pleine. Au final mes doutes et moi étions unanimes: c'était un excellent spectacle!


Jo Dekmine, le directeur du théâtre 140 (sur le site du théâtre) en dit:
"J'ai vu ce spectacle en Avignon cet été... et je tombe sous le charme. Tout d'abord dû à la distinction naturelle des comédiens qui, en faux naïfs, tiennent à distance le casting de ce thriller en solde. [...] On a le sentiment que quatre jeunes comédiens hyper doués, de bonne famille, se paient des rôles mauvais genre pour nous en faire partager le plaisir et l'ahurissement.
C'est aussi, bien sûr, une charge des feuilletons américains à la télé du style Les Experts auxquels nous avons droit en prime time en lieu et place de créations authentiques."

Le journal L'Alsace (accessible aussi par lalsace.fr) en disait: "Reflétant ce monde troublé, une scène encombrée de chaises, d’une baignoire, d’un synthé, d’une guitare, de câbles, de bric et de broc voit se démener quatre personnages, Tom, Jerry, Donald, Betty, et le flic Daffy interprété par chaque comédien à tour de rôle. D’abord dérouté par deux histoires qui se chevauchent apparemment sans lien entre elles, le spectateur se met petit à petit à assembler les éléments du puzzle, pour constituer une histoire de crime sur fond de guerre des gangs et de chassés-croisés amoureux. La comédie baroque déjantée tourne à l’authentique thriller délirant et sanglant, réinventé avec humour, légèreté et férocité."

http://www.theatre140.be/fr/index-action-spectacle-ficheSpectacleId-148.html

mercredi 8 septembre 2010

"No" de Fabienne Coppens: cheap roman-photo qui dit oui

Elle dit d'elle: "Fabienne, c’est comme le merle blanc... Le blanc étant la réunion de toutes les couleurs, humeurs, saveurs, douceurs, horreurs."

Fabienne Coppens est aussi comédienne et même auteur-compositrice de chansons, mais si j'en parle ici c'est pour son travail de plasticienne ... sculptrice et narratrice. Les outils sont simples: quelques bâtonnets, une croûte de fruit pétrifiée et une vieille figue. Encore fallait-il avoir l'impulsion nécessaire pour y injecter de la vie, et savoir la mettre en scène par la photographie. Car il s'agit bien de ça: un roman-photo ravissant, à base de résidus qui n'ont rien de charmant si on les prend isolément. S'il est bien une mission de plasticien c'est celle-là, et sa mission - certes inachevée à ce stade - est déjà bien partie pour être réussie.

Le personnage s'appelle No, mais il n'a rien d'un refus. No guitare, No et les gens, No feu, No et le nombril de Pierre, ... les mises en place de Fabienne Coppens font exister le petit No et réussissent à nous le rendre attachant (aaah l'anthropomorphisme).

Une affaire à suivre...
visuellement sur SMartAgora ici, ou musicalement sur MySpace ici.