Rencontre avec un SMartien: Vincent Lannoo, réalisateur
Après s'être plongé dans le monde des Vampires, Vincent Lannoo se tourne vers la classe moyenne. Son film "Little Glory" est sorti en salle le mois passé.
Tout a commencé par…
J'ai tendance à dire que j'ai repris la boucherie comme on le faisait jadis, de père en fils. Je viens d'une famille dont les parents travaillaient pour la télévision, lui comme réalisateur, elle comme maquilleuse. Je suis né dans cette forme de création.
L'un de mes premiers souvenirs forts fut de me faire mettre dehors d'un tournage vers l'âge de six ans parce que je faisais du bruit. Une sorte de premier contact avec l'importance du son au cinéma. Plus tard, j'ai donc "repris la boucherie" en devenant réalisateur. Comme toute nouvelle génération qui se respecte, pour prendre quelque distance, je ne me suis pas dirigé vers la télé, préférant la charcuterie… le cinéma.
Le combat est différent en charcuterie… plus fin sans doute, mais aussi plus risqué.
Ce fut le début de l'aventure.
J'aurais besoin de…
Le besoin principal reste depuis ma sortie d'école la mise en place d'un réel statut d'artiste, solide, démontrant que les acteurs de la démocratie sont conscients de la part essentielle de la culture. C'est vaste et assez peu personnel, mais les besoins personnels tels que le besoin de vacances ou le besoin d'un bon régime me paraissent dérisoires à côté d'une vraie reconnaissance publique.
Je rêve de…
Bon là on parle de rêve, alors je me lâche. D'autant que mes rêves concernent SMartBe. En tant qu'ardent défenseur de la structure, j'en voudrais plus (bizarre...). Je vous le répète: je parle de rêve. Le rêve que SMartBe soit productrice d'art, une société qui comme certaines structures plus associées au pur bénéfice, puisse produire la série que j'écris, qu'elle produise des films, des galeries d'art, des concerts structurant, que comme une major américaine, elle se serve des bénéfices engrangés par certains projets pour en produire d'autres peut-être plus à perte. Qu'elle trouve une synergie avec les pouvoirs publics et les producteurs indépendants de musique, de théâtre, de cinéma. Je rêve d'une sécurité sociale supplémentaire pour les artistes qu'elle mettrait en place dans l'esprit de partage qui semble l'animer.
Je rêve (mais n'ai-je pas la réputation d'être parfois un provocateur?) je rêve d'un pourcentage plus élevé que les 6,5% actuels, permettant la mise en place de ces rêves.
Je rêve et je ne suis pas le seul.
Question bonus: Votre sentiment par rapport à la crise du statut d'artiste?
La crise nous touche tous individuellement. Elle fait chier et elle n'a pas l'air de vouloir ralentir sa marche déprimante.
Mais nous ne somme pas que des rêveurs, nous sommes surtout des vecteurs de rêve. Nous pouvons nous appuyer sur cette crise pour être forts, parce que ces personnes qui souffrent plus que nous, ces acteurs angoissés de la vie civile qui semblent parfois ne pas nous comprendre, ceux-là, et les autres, ont un besoin énorme du rêve dont nous pouvons être l'origine. Je crois à la responsabilité artistique, au pouvoir de l'espoir et des idées nouvelles dont nous devons être collectivement les initiateurs.
La crise en cela devrait nous pousser à l'humilité créatrice, à la modestie de nos délires, qui, dans les limites de chacun, sans trop de chamboulement de nos amours propres, puisse autoriser les autres à accéder à nos oeuvres. Car j'ai la conviction qu'il en ont besoin.
J'ai tendance à dire que j'ai repris la boucherie comme on le faisait jadis, de père en fils. Je viens d'une famille dont les parents travaillaient pour la télévision, lui comme réalisateur, elle comme maquilleuse. Je suis né dans cette forme de création.
L'un de mes premiers souvenirs forts fut de me faire mettre dehors d'un tournage vers l'âge de six ans parce que je faisais du bruit. Une sorte de premier contact avec l'importance du son au cinéma. Plus tard, j'ai donc "repris la boucherie" en devenant réalisateur. Comme toute nouvelle génération qui se respecte, pour prendre quelque distance, je ne me suis pas dirigé vers la télé, préférant la charcuterie… le cinéma.
Le combat est différent en charcuterie… plus fin sans doute, mais aussi plus risqué.
Ce fut le début de l'aventure.
J'aurais besoin de…
Le besoin principal reste depuis ma sortie d'école la mise en place d'un réel statut d'artiste, solide, démontrant que les acteurs de la démocratie sont conscients de la part essentielle de la culture. C'est vaste et assez peu personnel, mais les besoins personnels tels que le besoin de vacances ou le besoin d'un bon régime me paraissent dérisoires à côté d'une vraie reconnaissance publique.
Je rêve de…
Bon là on parle de rêve, alors je me lâche. D'autant que mes rêves concernent SMartBe. En tant qu'ardent défenseur de la structure, j'en voudrais plus (bizarre...). Je vous le répète: je parle de rêve. Le rêve que SMartBe soit productrice d'art, une société qui comme certaines structures plus associées au pur bénéfice, puisse produire la série que j'écris, qu'elle produise des films, des galeries d'art, des concerts structurant, que comme une major américaine, elle se serve des bénéfices engrangés par certains projets pour en produire d'autres peut-être plus à perte. Qu'elle trouve une synergie avec les pouvoirs publics et les producteurs indépendants de musique, de théâtre, de cinéma. Je rêve d'une sécurité sociale supplémentaire pour les artistes qu'elle mettrait en place dans l'esprit de partage qui semble l'animer.
Je rêve (mais n'ai-je pas la réputation d'être parfois un provocateur?) je rêve d'un pourcentage plus élevé que les 6,5% actuels, permettant la mise en place de ces rêves.
Je rêve et je ne suis pas le seul.
Question bonus: Votre sentiment par rapport à la crise du statut d'artiste?
La crise nous touche tous individuellement. Elle fait chier et elle n'a pas l'air de vouloir ralentir sa marche déprimante.
Mais nous ne somme pas que des rêveurs, nous sommes surtout des vecteurs de rêve. Nous pouvons nous appuyer sur cette crise pour être forts, parce que ces personnes qui souffrent plus que nous, ces acteurs angoissés de la vie civile qui semblent parfois ne pas nous comprendre, ceux-là, et les autres, ont un besoin énorme du rêve dont nous pouvons être l'origine. Je crois à la responsabilité artistique, au pouvoir de l'espoir et des idées nouvelles dont nous devons être collectivement les initiateurs.
La crise en cela devrait nous pousser à l'humilité créatrice, à la modestie de nos délires, qui, dans les limites de chacun, sans trop de chamboulement de nos amours propres, puisse autoriser les autres à accéder à nos oeuvres. Car j'ai la conviction qu'il en ont besoin.
- Date:
- 18/10/2012