BRNS: home made Pop Music

Antoine Meersseman est tout jeune (25 ans), mais déjà un immense talent. A l’instar de ses trois compères smartiens (Olivier Hargot, Diego Leyder et Tim Philippe), il espère vivre de la musique, et on sent que c’est bien parti : BRNS (prononcez « Brains »), leur groupe, connaît en ce moment une belle médiatisation – on peut même parler de véritable « hype ». Normal : leur pop-rock tribal et choral n’a rien à envier aux pointures internationales à la Yeasayer/Animal Collective… Et ce n’est que le (tout) début.

bnrsTout a commencé... à 17 ans lorsque mon père m'a inscrit à un cours de basse sans trop me demander mon avis. Assez rapidement, j'ai commencé à jouer en groupe dans des projets peu marquants et essentiellement orientés pop. En 2010, je me retrouve dans un local avec Timothée Philippe et on écrit ensemble les premières notes de ce qui allait s'appeler BRNS par la suite. Un an plus tard, on montait sur scène sans se douter une seconde de l'ampleur que le groupe allait prendre. Aujourd'hui, nos contrats de travail sont arrivés à terme et nous nous consacrons donc exclusivement à la musique.


J’aurais besoin de... temps. Ou plutôt j'avais besoin de temps ! Dès les débuts de BRNS, nous combinions travail à temps partiel et activités musicales annexes. Comme nous avons une démarche « indépendante », nous avons été amenés à gérer de nombreux aspects du projet, bien au-delà des frontières de la création. Cet investissement particulier représente une quantité d'heures assez considérable. Outre cet aspect, mener de front une activité professionnelle « classique » et un groupe de musique relève assez vite du casse-tête. Le fait de se consacrer exclusivement à la musique nous permet dès à présent de tourner davantage et de creuser encore plus le sillon de notre démarche home made.


Je rêve de… pouvoir exporter notre musique tout en gardant la ligne de conduite adoptée jusqu'à ce jour. Notre époque marquée par de nombreux changements dans l'industrie du disque génère à la fois des menaces et de superbes opportunités pour les musiciens. Je suis assez étonné de voir que l'on arrive à (faire) voyager (notre musique) aussi rapidement dans différents territoires tout en gardant un contrôle total sur nos choix, qu'ils soient stratégiques ou artistiques. C'est intimement lié à un contexte en évolution constante. Pour un jeune groupe, c'est extrêmement stimulant : le projet grandit très rapidement, mais sainement. On est donc totalement en phase avec ce qui nous arrive.


Par rapport à la crise...
C'est bien entendu un sujet qui me touche directement étant donné que je suis l'un des nombreux aspirants au statut d'artiste. Le bilan est assez dramatique pour les techniciens et pour bon nombre de créateurs (je pense notamment aux plasticiens, écrivains, metteurs en scène...), et cela pose la question plus générale du soutien à la culture et de l'adaptation des artistes à cette crise qui est loin de se limiter à la problématique du statut. On sent bien que la situation ne va pas s'arranger par miracle et que l'on va être amenés à devenir des « artistes entrepreneurs » (ce que nous sommes déjà ?) et trouver des revenus au-delà des domaines du spectacle ou du disque. Dans ce contexte hostile, je pense qu'il faudra faire preuve d'imagination et de débrouillardise, et surtout arriver à fédérer davantage les forces et initiatives des différents artistes de la communauté, toutes disciplines confondues.


Un disque : BRNS, « Wounded » (Louis Records, Pias)
En concert (notamment) au Bruksellive (le 28/07) et à Rock en Seine (Saint-Cloud, France) le 26 août.

Contact:
Plus d’infos sur www.brns.be
Date:
24/07/2012