Traces

Modifiée le : 28/12/2017

Depuis très longtemps, parfois, l’homme s’arrête et regarde le paysage, la nature. Ça lui fait du bien, il aime ça mais sait-il vraiment pourquoi ? Depuis plus longtemps encore, l’homme utilise la nature qui l’entoure pour vivre, améliorer son quotidien et plus tard aussi, faire commerce. Il s’arrête encore de temps en temps par amour du paysage mais sans avoir sans doute trouvé la réponse à la question. Depuis deux siècles, l’homme puise toujours dans la nature pour améliorer son confort, son commerce mais la machine s’est emballée ; il a créé l’économie globalisée. Celle-ci ne tient pas compte des réels besoins de l’homme, elle fait du profit. Cette économie mondialisée fonctionne uniquement si ce profit augmente sans cesse. On appelle ça la croissance. Pour que la croissance se porte bien, elle se nourrit de ce que la nature, plus précisément la planète, peut lui procurer. Voilà comment ça fonctionne : l’homme a inventé sans le savoir une bête qui mange sans cesse des morceaux de notre terre. L’homme s’arrêtera encore pour regarder le paysage mais si ce même homme ne trouve pas la réponse à la question, il n’existera plus d’homme et plus de paysage ; il n’y aura plus rien. Ces derniers hommes, si on ne tue pas la bête, ce seront nos enfants. Dans « Traces », il s’agit d’évoquer le rapport entre la nature et l'homme et de rappeler l'inévitable lien qui les unit. Souvent ces traces nous ne les voyons plus. Dans mes images, elles sont de formes diverses mais souvent discrètes, limitées, parfois presque insignifiantes afin de montrer qu’un équilibre est possible et que ce lien peut aussi, quand on l'entretient, participer à redéfinir la juste place que l'être humain devrait occuper dans l'équilibre naturel de la Vie sur terre.